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2.2 Les tumulus coquilliers

Les tumulus coquilliers du delta du Saloum sur la façade atlantique sont attribués aux Sereer pour la période subactuelle. Malheureusement les nombreuses fouilles réalisées dans le delta du Saloum n'ont pas permis de connaître l'origine des bâtisseurs des tumulus plus anciens. Les populations autochtones du delta du Saloum sont " sereerisées " entre le XIVe et le XVIe siècle.

Les tumulus coquilliers sont caractérisés par des inhumations multiples, mais individuelles. Les inhumations étaient successives et augmentaient la hauteur et le diamètre du tumulus (Fig. 3). Les trois tumulus A, B et C du site de Dioron-Boumak contenaient 39, 40 et 68 squelettes. Parfois les inhumations étaient moindres comme les douze individus trouvés dans un tumulus à Soukouta. Les personnes enterrées dans la masse du tumulus et en périphérie étaient vraisemblablement des esclaves domestiques sacrifiés ou des gens de la même famille. Dans le cas d'esclaves, les inhumations ont dû être simultanées. Pour les membres d'une même famille, le tumulus devait servir de " caveau familial " et les inhumations étaient indépendantes.

En haut, tumulus coquillier de Palmarin-Ngallou; En bas, tombe sereer à Tioupane, avec au premier plan un piquet en bois rituel
Fig.3 En haut, tumulus coquillier de Palmarin-Ngallou; En bas, tombe sereer à Tioupane, avec au premier plan un piquet en bois rituel

Cette hypothèse est la plus solide car elle est prouvée par des textes européens pré-coloniaux et des témoignages archéologiques. G. Thilmans a réalisé un sondage de deux mètres de profondeur à Faboura. Cet amas coquillier est plus ancien que ceux cités précédemment, il date du premier siècle de notre ère. G. Thilmans a exhumé cinq squelettes, chacun sous un tertre individuel. Les tertres étaient signalés par de gros coquillages (Cymbium) perforés artificiellement. Cette fouille confirme l'hypothèse de réutilisations successives d'un même tumulus et reporte cette tradition funéraire au début du premier millénaire.

L'orientation des squelettes dans les tumulus coquilliers est très variable. A Toubakouta, un individu était orienté la tête au nord-est et les pieds au sud-ouest. Il était couché sur le côté gauche. A Dionewar, un individu était orienté vers l'Est. Il reposait en décubitus latéral droit, les genoux légèrement fléchis. De façon générale, tous les squelettes exhumés des tumulus coquilliers sont toujours en connexion anatomique (Fig. 2).


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© Internet Archaeology http://intarch.ac.uk/journal/issue3/pradines/22pradines.html
Last updated: Thu Jul 31 1997